Communiqué face à l'horreur

Le centre Social ne peut pas, ne doit pas, rester muet devant l'attentat aux conséquences dramatiques qui a touché hier le journal Charlie Hebdo.

Le Centre participe à la réflexion, à la sensibilisation, par son implication dans l'éducation populaire et par la rencontre qu'il propose pour que chacun trouve sa place dans la société à coté des autres, avec l'autre. Dans l'urgence une première réaction s'impose, réaction d'indignation et de soutien à la mémoire des personnes disparues, de celles blessées dans leur chair et dans leur coeur. Réaction également de soutien pour la liberté de la presse, la liberté de penser, la liberté d'expression, qui font partie du fondement de la Démocratie. Nous avons sans aucun doute matière à travailler, à réfléchir, pour que les combats de générations de français ne soient pas remis en cause suite à cet acte aussi odieux.

Ne pas tomber non plus dans un amalgame douteux, ne pas faire de raccourci, mais s'interroger… Nous devons apporter, tant que faire se peut, des éléments pour que le vivre ensemble, pour que les valeurs à la fois des Centres Sociaux (Dignité Humaine, Solidarité et Démocratie) et également les valeurs de la République Française (Liberté, Egalité, Fraternité) s'expriment, vivent et animent la société civile.

        

             Lien vers le site de la fédération nationale des Centres Sociaux

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Le 10 janvier se tenait une soirée pour échanger les voeux entre adhérents du Centre Social de Villars, nous reproduisons ci-dessous le texte d'accueil du Président

Au nom des administratrices, des administrateurs et des salariés du Centre Social de Villars, je vous adresse à toutes et à tous mes meilleurs vœux pour l’année 2015.

J’avais préparé un discours pour ce soir, mais au vu des événements de mercredi et d’hier j’ai décidé de vous rappeler les valeurs que portent les Centres Sociaux.

Comme tout le monde, j’ai été et je suis encore, profondément affecté par le crime qui a été perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo et l’assassinat antisémite Porte de Vincennes.

Des dessinateurs, comme Cabu et Wolinski m’ont accompagné depuis que je suis adolescent. Leur parole et leur dessin se sont libérés dans les années 60 et ont aidés à la libération de la parole en 68. Le journal Hara Kiri, l’ancêtre de Charlie Hebdo, a été créé en 1960 et interdit en 1970 par le pouvoir politique bien-pensant. La censure, même si elle est injuste et immorale, n’est pas un assassinat.

Bernard Maris, cet économiste qui osait dire que l’économie est au service de l’homme et non le contraire, il prônait les valeurs humaines avant les valeurs financières. Il était capable de collaborer à Charlie Hebdo tout en étant membre du Conseil Général de la Banque de France. On voit son ouverture d’esprit et son implication pour vouloir faire changer la vision du monde actuel. Nous, Centre Social, nous ne pouvons que l’approuver.

Ces inconnus, assassinés pour la seule raison qu’ils fréquentaient un magasin cachère. Je ne vais pas citer toutes les victimes, mais nous pensons à elles.

Les Centres Sociaux ont toujours milité pour le dialogue entre les personnes. Le Centre Social de Villars est un lieu de rencontre où, quel que soit son origine sociale, ethnique ou religieuse, les portes sont grandes ouvertes. La seule chose qui est demandée à ceux qui rentrent chez nous c’est le respect de l’autre. Chacun peut avoir ses convictions profondes et les garder, mais il doit pouvoir écouter les autres et, même si il n’y adhère pas, il doit essayer de les comprendre. C’est seulement ainsi que nous pourrons tous vivre ensemble.

Mais il ne suffit pas d’écouter les autres, il faut aussi avoir un but commun. Ce but, pour nous Centre Social de Villars, c’est l’éducation populaire. L’éducation permet aux hommes et aux femmes de progresser.
         Progresser dans la liberté. La liberté, c’est pouvoir choisir et ne pas se laisser entraîner dans le
         rejet et la haine de l’autre.
         Avancer dans l’égalité. L’égalité, c’est considérer les autres avec le même regard que celui que
         l’on porte sur soi.
        Vivre la fraternité. La fraternité c’est apporter à l’autre ce que nous sommes en mesure de lui
        donner, et dont il a besoin.

Cette devise qui est inscrite aux frontons des bâtiments de la République doit rester gravée dans nos cœurs. Nous nous devons, en tant que Centre Social de la faire vivre. Pour cela nous devons toutes et tous faire des efforts et nous engager le plus que nous pouvons dans cette direction si nous voulons laisser à nos enfants et nos petits-enfants un monde dont nous soyons fiers, et non pas un monde remplis de peurs et de haines.

Je vous demande donc à vous, adhérents, bénévoles, salariés et vous aussi élus municipaux de participer à ce projet qui est ambitieux, mais qui pourra aider à soigner les blessures que nous avons subies en ce début d’année tragique et faire que l’année 2015 soit une année de réflexion et d’action envers tous ceux qui subissent des discriminations du fait de leurs origines.


Trois ados du secteur Jeunes du Centre Social se sont ensuite partagé la lecture
du poème de Paul Eluard, LIBERTE
                                                  
  lire le poème ici

 

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